Il est encore temps … peut-être.

Dans cette période de vive émotion mêlée à de la colère, nos pensées vont bien-sûr d’abord en direction du Lieutenant-Colonel Arnaud Beltrame, mort assassiné pour sauver d’autres vies, à l’âge de 45 ans, par un lâche terroriste islamiste. Cet officier supérieur a décidé, avec un sens aigu du sacrifice, de sauver de simples citoyens. Dans notre société d’individualisme, de consommation et d’immédiateté, cet acte héroïque doit nous faire  réfléchir et je suis convaincu que nous sommes très nombreux à méditer sur cette attitude valeureuse, respectueuse ; immense attitude d’un homme dévoué à la France. Mais en même temps, nous ressentons un fort sentiment de colère ; oui de colère qui risque de s’amplifier chez nos compatriotes si nos dirigeants ne prennent pas les bonnes mesures.

Je ne fais pas partie de ceux qui s’habituent à vivre le terrorisme. En tant qu’homme politique et de convictions, je ne supporte pas l’idée que l’on puisse considérer que l’état d’urgence suffirait. Non, aujourd’hui, il faut considérer que nous sommes en état de guerre. Je suis conscient que ce mot guerre fait peur, effraye nos générations qui ne l’ont pas connue. Je sais aussi que parler de guerre engendre un autre mode de vie, impose des contraintes et limite les libertés.

Mais il faut  se rendre à l’évidence, comment se fait-il qu’un individu fraîchement naturalisé puisse devenir un fiché « S » au lieu de s’insérer dans la communauté nationale ? C’est inadmissible. C’est révélateur du mauvais état de notre société.

A l’indignation, je préfère des solutions concrètes et j’espère que l’Etat n’hésitera pas à renforcer son arsenal policier pour suivre au plus près chaque individu susceptible de passer à l’action, au besoin en le plaçant dans un centre de rétention administrative. J’entends le débat sur les fichés classés « S », alors pour quelle raison ne pas travailler uniquement sur le F.S.P.R.T, le fichier qui recense les personnes radicalisées en France ? Sur 20 000 individus recensés, 4 000  sont évalués comme étant susceptibles de passer à l’action. Qu’attendons-nous ?

La guerre que nous vivons est une autre forme de guerre que celle que nos grands-parents ou parents ont connue, mais il n’en demeure pas moins que nous devons nous organiser face à ces monstres avant que des initiatives personnelles soient prises par nos compatriotes et contre lesquelles ensuite l’Etat de droit n’y pourra plus rien.

Réseaux souterrains, relais en prison, loups solitaires : tels sont les arcanes de Daesh et du terrorisme salafiste dans notre Pays.

Sans cette détermination à cerner non pas seulement ces réseaux mais aussi des personnes physiques et à pouvoir scruter leurs moindres faits et gestes, l’aléa demeurera et nous aurons encore des victimes. Si le risque zéro n’existe pas, il faut désormais qu’il soit réduit à la portion congrue.

Il en va de l’autorité de l’Etat autant que du respect le plus élémentaire dû à la préservation des vies humaines de notre civilisation et plus particulièrement de notre pays, la France.



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