« Mort(s) pour rien » ?

Si votre serviteur n’a pas pour habitude de commenter les décisions de justice, il est cependant certaines situations qui m’interpellent non seulement en tant qu’élu mais surtout en tant que simple citoyen. C’est la raison pour laquelle, je me réjouis de l’appel du parquet général dans l’affaire Merah : un deuxième procès va permettre à une nouvelle cour d’assises de condamner à sa juste valeur celui qui, à mon humble avis, mérite d’être jugé comme un terroriste et non plus comme un délinquant de droit commun.

Loin de moi l’idée de critiquer l’institution judiciaire : le métier de magistrat impose de lourdes responsabilités en matière de motivation d’une condamnation mais aussi dans sa composition avec un jury d’assises.

Comment accepter de voir certains députés LR avoir pesté contre le gouvernement d’Edouard Philippe et la suspension de l’état d’urgence tout en refusant de voter simultanément pour la nouvelle loi antiterroriste ? Lorsque la patrie est attaquée, les élus ont le devoir de réagir et de laisser de côté les postures politiciennes.

C’est aujourd’hui à ces mêmes Représentants du peuple français à l’Assemblée Nationale, dont le silence m’étonne, que je m’adresse car j’estime qu’un citoyen se plaçant hors du droit commun, par un comportement inhumain, méprisant la vie humaine, doit être jugé comme tel et ne plus avoir sa place au sein de notre société, aussi libérale soit-elle. A une situation d’exception doit s’adjoindre une juridiction d’exception ! J’appelle donc les  parlementaires à débattre de cette question qui m’apparaît fondamentale.  

 « Mon fils est mort pour rien » nous dit Latifa Ibn Ziaten. Ces mots-là me glacent, tant ce propos lapidaire résume à lui seul l’enjeu démocratique de ce procès d’assises. Je n’accepterai jamais, en tant qu’élu, citoyen et père de famille, que ceux qui massacrent nos compatriotes sans état d’âme soient jugés comme des délinquants ou des criminels de droit commun.

Dès 2015, j’ai dit haut et fort que notre pays n’était pas en état d’urgence mais de guerre. A nos parlementaires de mesurer l’ampleur de cette situation et d’envoyer un message de sévérité suffisant pour que cela ne se reproduise pas. Il faut que la perpétuité devienne une réalité en obtenant que les peines soient incompressibles.



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