Par toutatis !

Il s’en sera fallu de peu avant que Twitter et le microcosme journalistique ne tombent sur Nicolas Sarkozy et son assertion selon laquelle :
« Si l'on veut devenir français, on parle français, on vit comme un Français. Nous ne nous contenterons plus d'une intégration qui ne marche plus, nous exigerons l'assimilation. Dès que vous devenez français, vos ancêtres sont gaulois. 'J'aime la France, j'apprends l'histoire de France, je vis comme un Français', doit se dire celui qui devient français »
Pourtant, contrairement aux propos opportunistes d’un certain nombre de personnalités politiques, je tiens à réaffirmer que Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois raison.
Lorsque ce dernier affirme que devenir Français revient à accepter que nos ancêtres sont gaulois, il ne s’agit pas de nier l’origine étrangère de nos compatriotes mais d’estimer, bien au contraire, que l’on rejoint par acquisition de cette nationalité le roman national de cette grande idée qu’est la France.
Il n’est nullement question de renier les origines culturelles des uns et des autres mais de sacraliser cette notion de communauté nationale dans ce qu’elle a de plus charnel pour notre pays : le privilège du socle commun sur les revendications identitaires, religieuses et culturelles des uns et des autres. Et le Général de Gaulle le dit bien mieux que je ne saurais le dire dans ses Mémoires d’espoir :
« (…) de par la géographie du pays qui est le sien, de par le génie de races qui la composent, de par les voisinages qui l’entourent, (la France) revêt un caractère constant qui fait dépendre de leurs pères, les Français de chaque époque et les engage pour leurs descendants (…) »
Mais aussi François Mitterrand, n’en déplaise à M. Hollande, dans son discours du 17 septembre 1985 au Mont Beuvray, à Bibracte, capitale celte des Éduens, où étonnamment l’allusion aux Gaulois n’avait guère choqué la presse d’alors :
« Comme cette plaque, que je viens de découvrir, le rappelle, il y a 2037 ans, ici-même se réunissait une assemblée de toute la Gaule. Elle allait choisir Vercingétorix pour mener la guerre contre César. Un peu plus tard, c'était Alésia. Le siège, les combats désespérés, la défaite, Vercingétorix enchaîné puis étranglé dans une geôle lointaine : "Nos ancêtres les Gaulois" tombaient sous la loi de Rome. On dira que faute de s'être unis à temps, ils avaient succombé. Mais, dans ce soubresaut de la dernière heure, apparaissaient les germes d'une histoire à venir qui conduirait, par mille détours de souffrances et d'enthousiasmes, à ce qui s'appellerait ... la France. »
Alors pourquoi de telles moqueries et indignations ? Parce que le Parti Socialiste et son partenaire qu’est le Front National nous refusent, stratégie éprouvée depuis les années 1980, de pouvoir parler du roman national afin d’espérer nous faire disparaître. C’est pourquoi, comme je n’ai pas manqué de le préciser à mon contradicteur la semaine dernière, lors du « Dimanche en politique » de France 3 Azur : lorsqu’on est gaulliste et que l’on appartient à la droite de gouvernement, on a une responsabilité à rester fidèle à ses convictions. L’opportunisme est à l’opposé du gaullisme.
Cette conviction qui est la mienne, et que je partage avec Nicolas Sarkozy, prouve qu’il se situe, de par sa citation, tant dans la ligne du Général de Gaulle que de François Mitterrand dans son exaltation du génie national. Nous sommes partis, au-delà de nos origines et identités multiples, d’une même communauté nationale, que l’on soit Français de souche ou par acquisition.
Si les différences des uns et des autres sont multiples et demain le seront encore plus, force est de constater que toutes irriguent le même fleuve qu’est notre beau pays.
Ainsi, nous éviterons que le ciel nous tombe sur la tête !



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